Un aidant familial est une personne qui apporte une aide non professionnelle à un proche (membre de sa famille, conjoint, ami, voisin) en perte d’autonomie ou dépendant du fait d’un handicap, d’une maladie ou de l’avancée en âge, pour effectuer des gestes de la vie quotidienne de manière régulière et fréquente.
Si le concept d’aidant a mis du temps à émerger, il est aujourd’hui pleinement connu dans notre société. Mais est-il assez reconnu ? Chacun de nous est susceptible de devoir aider un proche à un moment de sa vie. Pour autant, la notion d’aide de vie quotidienne recouvrant de nombreux aspects (faire les courses, accompagner chez le médecin, aider à la toilette, coordonner les visites des professionnels de santé et?/?ou des aides à domicile, partager un repas, un café…), il est souvent difficile de se reconnaître comme aidants. Sans parler de la dimension émotionnelle et affective qui peut pousser l’aidant familial à nier ou minimiser la réalité des faits.
Près de 3 personnes sur 10, soit 11 millions de personnes sont considérées comme des aidants familiaux. Ils ont aujourd’hui une moyenne d’âge de 49 ans et une nouvelle catégorie émerge du fait de l’allongement de la durée de vie, les 18 - 24 ans, qui représentent plus de 500 000 personnes. 61 % des aidants travaillent et 53 % sont des salariés. Ce sont principalement des femmes (57 %). Quant à la personne aidée, il s’agit majoritairement d’un parent (52 %), suivie d’un membre de la famille (19 %) puis d’un grand-parent ou d’un conjoint (12 %). En 2030, 1 actif sur 4 sera aidant. C’est dire l’enjeu majeur que cela représente pour notre société. La MSAé a naturellement choisi d’investir ce sujet pour être aux côtés des entreprises et salariés de la filière confrontés à ce défi.
Sources : Agirc-Arrco / Drees / IPSOS
Les aidants apportent au quotidien à la fois une aide concrète et psychologique. Près de trois quarts d’entre eux font appel à un professionnel, les autres s’appuyant sur l’entourage et une minorité sans aucun accompagnement. Faisant partie intégrante de la vie du proche aidé, 73 % se déplacent plusieurs fois par semaine et réalisent 6,3 tâches en moyenne, en majorité pour faire les courses, entretenir le logement, faire des sorties extérieures, organiser la gestion du quotidien et les soins. Ces aides du quotidien peuvent également représenter une charge économique. Ils sont en effet plus d’un tiers à apporter un soutien financier, et 9 aidants sur 10 ne perçoivent aucune contrepartie financière pour leur engagement. Enfin, au-delà de ces aspects pratiques, il ne faut pas négliger la charge émotionnelle que cela représente tant le soutien moral est important.
Sources : Agirc-Arrco / Drees / IPSOS
Une grande majorité des aidants font le constat clair que cette situation rend très difficile la conciliation de la vie professionnelle et de la vie personnelle, avec un impact négatif sur la vie sociale et familiale. Concrètement cela se traduit par une diminution du temps consacré à la famille et aux loisirs. Les conséquences ne s’arrêtent pas là puisque plus d’1 aidant sur 2 témoigne d’impacts directs sur la santé avec en tête de liste le surmenage, l’épuisement et la perte de moral, poussant parfois les aidants (2 sur 10) à ne plus vouloir ou pouvoir continuer à accompagner son proche. Quant à la dimension professionnelle, les aidants ont prioritairement recours aux congés et RTT pour assumer leur rôle, suivi de l’aménagement d’horaires, réduction du temps de travail voir de l’arrêt de travail et dans certains cas d’une mutation ou changement d’emploi.
Sources : Agirc-Arrco / Drees / IPSOS
Le manque de temps : 38 % | La fatigue physique, le stress : 32 % |
La complexité des démarches administratives : 26 % | Le manque d’informations sur les droits des aidants : 23 % |
La difficulté à gérer les situations d’urgence et de crise : 19 % | Le manque de soutien moral : 17 % |
Le manque de ressources financières : 15 % |
Source : Baromètre des aidants - Fondation April avec l’institut BVA - 2019
Il existe des solutions de différentes natures pour aider les aidants, encore faut-il les connaître. Elles peuvent être regroupées en 3 catégories : les aides de vie, les aides financières et les aides pour aménager le logement.
Les aides de la vie | |
Aide de la vie quotidiennes | Les services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) |
Soins à domicile | Les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) |
Aide et soins à domicile | Les services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD) |
Soins importants | L’hospitalisation à domicile (HAD) |
Maladie Alzheimer | Les équipes spécialisées Alzheimer (ESA) |
Autonomie et intégration sociale en situation de handicap | Les services d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) |
La fin de vie | Les soins palliatifs à domicile |
Les aides financières | |
Personnes autonomes mais fragilisées | Le plan d’action personnalisé (PAP) |
Personnes en perte d’autonomie de 60 ans et plus | l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) |
Personnes de moins de 60 ans en perte d’autonomie | La prestation de compensation du handicap (PCH) |
Adultes en situation de handicap | L’allocation aux adultes handicapés (AAH) |
Personnes handicapées ou en perte d’autonomie | La carte mobilité inclusion (CMI) |
Adultes en situation de handicap | L’allocation aux adultes handicapés (AAH) |
Hébergement en établissement ou chez un accueillant familial | L’aide sociale à l’hébergement (ASH) |
Hébergement en Ehpad ou foyer conventionné | Les aides au logement (APL, ALS, ALF) |
Les aides fiscales et réductions d’impôts liées au maintien à domicile ou à l’hébergement en établissement | |
Les aides des communes |
Les aides aménagement de logement | |
Propriétaires et locataires |
|
Propriétaires et propriétaires bailleurs | Les services Soliha |
Accompagner un proche demande du temps que l’on n’a pas forcément. Il y a pourtant des dispositifs dédiés souvent peu connus. Pensez aux congés du proche aidant, de solidarité familiale, de présence parental ou encore au don de jours de RTT possible depuis la Loi Mathys de 2013. Le temps de travail peut aussi être aménagé. Le télétravail, les horaires flexibles, le temps partiel ou encore les autorisations d’absence ponctuelle sont autant de pistes à explorer. Le besoin de souffler se fait également souvent sentir pour les aidants. Des solutions d’accueil temporaires peuvent aussi être envisagées : accueil de jour ou de nuit, accueil temporaire en établissement, accueil familial, garde à domicile, relayage / baluchonnage, garde itinérante de nuit, séjours en vacances …